J’avoue que c’est avec des pieds de plomb que je suis arrivée ce samedi matin 15 Janvier à Sainte-Thérèse. Je suis venue parce que c’est là, dans cette paroisse de Chatou, que nous sommes plantés avec ma famille depuis 35 ans. Nous y avons tellement reçu. A la vue de beaucoup de personnes avec qui nous avons traversé les ombres et lumières de la vie, mon cœur s’entr’ouvre à ce qui va advenir.
Après l’accueil de notre curé qui semble tout heureux de cet évènement désiré et préparé avec l’équipe d’animation (Ghyslaine Huc, Florence Magne, Joëlle Rabot, Chantal Saucié), nous sommes invités à nous tourner vers nos voisins, et je réalise que beaucoup me sont inconnus. Effet brise-glace immédiat de ces regards et bénédictions croisés. « Qui voudrait maintenant partager devant tous une bonne nouvelle ? » Timidement, l’un évoque son « émerveillement devant le soleil traversant les vitraux », une autre la « gratitude d’être enfin guéri », ou encore « la joie de nous voir tous réunis et en même temps si divers ». Soudain, les sourires se perçoivent derrière ces fichus masques : « la joie, c’est contagieux ! » Ça me fait penser à la veillée de Pâques, lorsque nous nous transmettons la flamme allumée au nouveau cierge pascal et que l’église d’abord dans la pénombre s’illumine peu à peu.
« Voilà, c’est exactement ça qu’on est venu vivre ! » souligne une des intervenantes : s’encourager à partager ce qui nous rend heureux, annoncer LA bonne nouvelle de l’Evangile : que nous sommes aimés par le Père, sauvés par le Christ, et que cette flamme de l’Esprit Saint qui brûle en chacun de nous, nous rend toi et moi frère, sœur, ainsi qu’avec tout humain sur cette terre.
L’élan est donné, mais ce n’est pas tout ça : comment faire de notre communauté paroissiale un cœur qui pulse, comment sortir de notre cocon et devenir témoins du Christ ? Qu’est-ce qu’évangéliser ? Explicitement, implicitement : quelle priorité, quelle articulation ?
Alors, après avoir contemplé l’attitude de Jésus sur le chemin d’Emmaüs, nous voilà en petits groupes partageant nos désirs, nos freins et nos idées plus ou moins folles pour devenir ensemble des missionnaires aussi audacieux que respectueux … Je mesure encore combien chacun est précieux dans cette œuvre d’ouverture au monde : toi, Sophie qui nous partages tes remises en cause car elles te rendent si proches de tous ceux qui doutent ; toi Jessica, qui dans ton travail ici et là, vis et peut comprendre les préoccupations de nos contemporains ; toi Noé avec tes 20 ans, tes questions, et ton énergique jeunesse ; vous Nicole, Grégoire qui souffrez dans votre corps ou votre âme et savez combien il est important d’accompagner les mots par des actes concrets. Nous sommes encouragés à nous exprimer librement, à oser confronter nos différences tout en nous écoutant avec bienveillance, pour devenir créatifs ensemble. Sinon comment rejoindre et dialoguer avec ceux que nous voulons rencontrer ?
Toutes ces idées sont ensuite recueillies pour alimenter le travail futur que nous continuerons avec nos équipes paroissiales, ou si nous n’avons pas (encore !) d’équipe, en rejoignant un groupe de travail dans notre quartier.
Alors toi qui lis ces lignes, viens tu es attendu !
La paroisse, l’Eglise, le Christ ont besoin de toi, comme tu es, avec tes richesses, tes faiblesses. Et je te souhaite d’éprouver comme moi et beaucoup à la fin de cette matinée l’immense joie de se sentir membre d’un même corps et le désir de la partager à tous ceux en font partie sans le savoir encore.
N.L
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