Dimanche 17 septembre, la paroisse s’est réunie à Sainte-Thérèse pour lancer notre année ! Une célébration belle et fervente dans une église bien remplie.

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Et retrouvez ci-dessous le texte de l’homélie du père Pierre-Marie (à télécharger ici) :

 

Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Il y a quelque chose de difficile à comprendre dans la parabole que Jésus raconte. Déjà, la somme : un homme doit 60 millions de pièces d’argent à son maître. Somme folle… 200 000 années de salaire (chacun peut calculer). Transposition qui vaut ce qu’elle vaut sur la base du SMIC : 4 milliards d’euros. Un homme, donc a une dette colossale. Il risque d’être vendu, avec sa famille. Il fait appel à la bonté de son créancier, en promettant de tout rembourser… C’est impossible ! Comment un serviteur pourrait-il trouver une telle somme ? Mais le maître est saisi de compassion et lui remet sa dette. Il ne l’échelonne pas, ne la diminue pas, pas de plan de surendettement : remise totale ! Le serviteur est gracié. Quel cadeau !

Et notre homme, libéré de ce poids, qui vient de vivre une libération (il échappe au pire), presque une sorte de résurrection, trouve quelqu’un qui lui doit une somme bien plus modeste, quelque chose comme 6-7 000 euros. Rien à côté des 4 milliards… Le débiteur supplie notre homme exactement dans les mêmes termes : « Prends patience envers moi, et je te rembourserai ». Et pourtant, la réponse est non ! Même pas en rêve ! Le serviteur qui vient d’être sauvé fait jeter son débiteur en prison.

Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Comment est-ce possible qu’après avoir bénéficié d’une telle surabondance de générosité, qui lui a en quelque sorte sauvé la vie, cet homme soit aussi dur. C’est pour moi le grand étonnement de cette parabole. Et c’est là que Jésus vient nous chercher, nous interpeler.

Ce qui n’a pas marché, il me semble, c’est que cet homme a bénéficié de la générosité extrême de son maître, mais il l’a vite oubliée, ça ne l’a pas marqué, ça ne l’a pas transformé. S’il a été incapable de redonner un tout petit peu de la générosité, de l’amour qu’il avait reçu, c’est qu’il s’est contenté d’en bénéficier sans l’accueillir vraiment. Il encaisse le gain mais n’accueille pas l’amour en lui, l’amour sans limite, la miséricorde de son maître. Il est gracié, mais il n’accueille pas profondément la grâce, et il ne rend pas grâce. Il garde tout pour lui. Sans doute trop centré sur lui pour s’ouvrir à l’amour, pour le recevoir vraiment, pour en être transformé, il a le coeur fermé.

Un peu comme si Jésus donnait sa vie pour nous, se donnait totalement par amour pour nous, saisi de compassion devant notre péché, nous comblant de sa miséricorde, et si nos coeurs n’en étaient pas transformés…. Le Christ m’a aimé jusqu’à donner sa vie pour moi, il me donne le pardon de mes péchés, et moi, j’ai le coeur fermé, je suis incapable de compassion, de miséricorde envers les autres… Je n’accueille pas la joie… Je ne rends pas grâce… Chacun peut entendre là un appel à se remettre en question…

L’enjeu, on le comprend, c’est de nous laisser transformer par le Christ. C’est que notre foi, notre rencontre avec le Christ, ne soit pas une réalité superficielle, ou seulement une expérience spirituelle, mais que notre vie change, en réponse à cette rencontre, en réponse à ce que nous recevons du Christ, à l’amour de Dieu qu’il répand en nous, à la grâce reçue. Que cette rencontre se soit faite par une conversion que nous pouvons dater, ou qu’elle soit le fait d’une vie chrétienne qui s’épanouit peu à peu.

Pour incarner cela, j’ai demandé aujourd’hui à deux témoins de nous parler de la façon dont la rencontre avec le Christ transforme leur vie :
– Solène, confirmée à la Pentecôte dernière
– Timothée, baptisé lors de la dernière veillée pascale

Que nous ayons rencontré le Christ sur le tard, ou que nous soyons tombés dans la foi lorsque nous étions petits… L’essentiel est de vivre aujourd’hui notre foi comme une rencontre qui change notre vie, qui nous transforme, et dont nous pouvons témoigner, rayonner, chacun à notre façon. Que la grâce nous en soit donnée, à chacun de nous.

 

Les lectures étaient : Si 27, 30-28, 7 – Ps 102 – Rm 14, 7 –9 – Mt 18, 21-35